Tu te réveilles,
Et tu ne comprends pas.
Des milliers d'yeux te regardent,
Et tu ne comprends pas.
Tu essaies d'ouvrir les tiens,
Et tu ne peux pas.
Tu veux tendre les bras,
Et tu ne peux pas.
Dans l'îlot de ta solitude,
Tu t'enfonces.
Dans l'incompris de l'ignorance,
Tu sombres.
Des milliers de têtes se tournent,
Se détournent.
Tu prends alors conscience de l'horrible frisson.
Tu es seul.
Seul parmi les autres.
Seul et désemparé,
Tu ne peux combattre ces autruis
Qui te deviennent ennemis,
Par leur présence.
Ou plus, leur ignorance.
Alors, tu rêves...
Alors tu te dis que tu vas partir,
Mais tu ne pars pas.
Alors tu restes la,
Une fois encore.
A regarder, entendre,
Et ne pas comprendre.
Seul parmi les autres.
Et tu cherches la sortie,
Mais tu ne la trouves pas.
Et, faute de mieux,
Tu péris englouti, submergé,
Par le flot horrible,
Des étrangers de ta vie.
DEAUVILLE "Les Galapagos"
Le 2 Novembre 1980.