C'est un souvenir imaginaire,
De mon esprit saturé d'images aseptisées.
C'est un soir d'été chaud doux et frais.
C'est un ciel noir sans nuages éclaté d'étoiles.
C'est une terrasse tombée du ciel où je suis.
C'est le bateau qui s'évapore à la sortie du port.
C'est la voiture de sport sans toit défonçant le vent.
C'est la fille belle et silencieuse, absurdement complice.
C'est la cigale exténuée qui une fois encore bisse son numéro.
C'est, face à la terrasse, la colline assoiffée d'amour.
C'est la musique toute la nuit dehors et en dedans.
C'est l'alcool aussi pour fusionner l'absurde et l'impossible.
C'est la mer pour s'y jeter au petit matin.
C'est les vêtements que l'on garderait pour mieux se changer.
C'est le jour paresseux qui se hisse soudain lentement.
C'est tout ça qui s'embrase avec le petit jour.
C'est toi qui me regarde.
C'est moi qui te regarde.
C'est l'amour que l'on fait pour débuter ce nouveau jour.
C'est un souvenir imaginaire.
Que j'aurais du mettre au futur.
MANNHEIM
Le 14 Juillet 1981