CORINNE
Assis au bout du monde et sujet à la nostalgie,
J'en viens à me souvenir d'une nuit de mai.
Nous étions là, tous les deux impatients.
Fébriles à attendre le contact de nos corps.
Comme tu étais belle et douce avant l'embrasement.
Comme tu as changé pendant le feu de notre échange.
Je garde dans mon esprit la vision de ton visage,
Sur le lit défait par une voluptueuse douleur.
Je garde aussi souvenir de cette ambiance de faute,
Qui nous enivrait en ce lieu interdit.
Tu m'as fait goûter à des jeux délicieusement affolés.
Belle inconnue, je t'ai fait pleurer, me le pardonnas tu ?
Nous nous sommes déchirés après une nuit qui, longtemps
Restera rangée dans mon esprit au rayon des meilleurs souvenirs.
Et sais tu douce amie que jusqu'ici tu m'auras accompagné.
Dans l'espoir imbécile d'un renouvellement impossible.
SAN CRISTOBAL
Venezuela
Le 31 Juillet 1982