15 FÉVRIER 1983
Assis à ma table, je mange.
Festin improvisé, je suis seul.
Dans cette demeure qui n'est pas mienne.
Jonasz me demande pourquoi elle est partie,
Et me dit qu'il la regrette avec ses pièces de 1 franc.
Et son pinceau de poils de marte.
Et je chante, bercé par les vapeurs d'alcool.
Je crève d'envie d'inviter des gens,
Mais qui ?
Alors les rêves éthyliques m'emmènent dans mon bain,
Et je regarde passer le temps dans la gare de mon ennui.
Il vient d'abattre les dernières barrières de ma vie d'homme.
Majeur devant les hommes, je peux tout faire.
Et je ne fais rien.
Je m'assieds devant ma boite à images et je regarde,
La sirène qui quitte son demi corps de poisson et retrouve la mer.
Seul, ivre et fatigué, malade de surcroît, je me couche.
Achevant ainsi la première journée de ma vingt et unième année.
LILLE
Le 16 Février 1983.