This is the end . . .
Cette chanson dans un vacarme de pales d'hélicoptères
Va et vient dans ma tête ajourée.
Je ne peux que réfléchir à ces quatre mots.
L'apocalypse pour maintenant dans la fournaise du napalm,
Ou nous périrons.
Je voudrais, O combien, oublier ou tout simplement
Me persuader d'oublier ce refrain et ce qu'il signifie.
Ce ne sont que des mots sur une mélodie.
Mais dieu que les mots sont puissants lorsqu'ils le veulent.
Je ne veux pas croire que tout ce chemin n'a été parcouru
Que pour en arriver là.
Je ne veux pas croire que notre évolution s'arrête là.
Non quelque chose d'autre se prépare,
J'en suis sûr.
Je le sais, je le sens
This is the end . . .
Et ce bruit lancinant toujours.
Je voudrais me réveiller de ce cauchemar horrible,
Dans lequel je suis plongé.
Je voudrais, mais se réveille t on d'un trop long cauchemar ?
Ne s'y engloutit-on pas au contraire au cours du temps ?
Je veux croire que le monde est beau,
Je veux croire que les oiseaux chantent.
Mais les oiseaux ne chantent plus,
Les fumées les ont tués.
Et le monde est gris de la souillure des hommes.
Je voudrais croire en l'amour d'une femme,
Des femmes et des hommes.
Et ce ne sont qu'injures des passants à qui l'on parle.
Malgré cela, le monde est fort,
Et rien, rien, rien ne pourra l'ébranler un tant soit peu.
Un homme a dit " Poussières vous retournerez en poussières",
Il avait mille fois raison.
Et vos problèmes n'en sont pas, et nous vivons peut-être
Le prélude à un changement, un virement vers autre chose.
Qui sera peut-être le néant, pour nous mortels.
Un néant plus riche et plus beau que notre actuel à nous.
Alors au fond de moi, je suis bien, je revis,
Bien qu'un peu triste de quitter ma vie, je chante maintenant,
This is the end . . .
Et je m'en vais vers cet ailleurs meilleur
Que j'appréhende d'appréhender.
LE HAVRE
Le 13 Février 1980